25
aoû

1ère vision du Scivias

 

Hildegarde

"Je vis comme une grande montagne couleur de fer, et sur elle quelqu'un était assis, resplendissant d'un tel éclat, que sa lumière offusquait ma vue ; et de chaque côté, le voilant d'une ombre douce, une aile, merveilleuse de largeur et de longueur, s'étendait. Et devant lui, au pied de la montagne, une figure toute pleine d'yeux se tenait, de laquelle je ne pouvais distinguer nulle forme humaine, à cause de la multitude d'yeux ; et devant elle, était une autre figure d'enfant, sombrement vêtue, mais chaussée de blanc, sur la tête de laquelle descendit une telle clarté, rayonnant de celui qui était assis sur la montagne, que je ne pouvais plus regarder sa face. Mais de celui-là même qui était assis sur la montagne, une infinité d'étincelles vivantes s'échappaient, qui enveloppaient ces figures, d'une grande suavité.

 

Dans la même montagne, on distinguait, comme de nombreuses lucarnes, dans lesquelles apparurent comme des têtes d'hommes, les unes sombres, les autres blanches. Et voici que celui qui était assis sur la montagne, s'écriait d'une voix forte et pénétrante, disant : O homme, poussière insaisissable de la poussière de la terre, et cendre de la cendre, crie et parle sur l'origine de l'incorruptible salut, jusqu'à ce que soient édifiés ceux qui connaissant la moelle des Écritures  ne veulent ni l'annoncer, ni la prêcher, parce qu'ils sont tièdes et languissants, pour la conservation de la justice de Dieu ; à ceux-là découvre-leur la clef des mystères, que, dans leur timidité, ils cèlent sans fruit dans le secret. Dilate-toi dans la fontaine d'abondance, et coule dans une mystique érudition ; afin que ceux qui te méprisent, à cause de la prévarication de la (première) Ève  soient ébranlés par le débordement de ta source. Car, ce n'est pas de l'homme que tu tiens la pénétration de ces mystères, mais tu reçois (ce don) d'en haut, du juge redoutable et suprême, par qui cette clarté brillera d'un éclat incomparable parmi les autres lumières. Lève-toi donc, fais entendre ta voix, et dis les choses qui se sont manifestées par la puissante vertu du secours divin ; parce que celui qui commande avec bonté et puissance à toutes ses créatures, pénètre ceux qui le craignent et qui le servent avec dilection, en esprit d'humilité, de la clarté de sa divine lumière ; et il conduit ceux qui persévèrent dans les voies de la justice, vers les joies de l'éternelle vision.  Cette grande montagne couleur de fer que tu vois, désigne la force et la stabilité de l'éternité du royaume de Dieu, laquelle ne peut être ébranlée par nul effort d'une mutabilité branlante ; et celui qui est assis sur la montagne, et dont la splendeur est si grande qu'elle offusque ton regard, t'indique dans le royaume de la béatitude, celui-là même qui, dans l'éclat de son indéfectible beauté, commande, comme suprême divinité, à tout l'univers, et est incompréhensible à l'esprit humain. Mais de chaque côté, cette ombre douce qui s'étend comme une aile merveilleuse de largeur et de longueur, signifie, dans l'admonition et le châtiment, la suave et douce protection de la bienheureuse défense, et démontre justement et pieusement l'ineffable justice, dans la persévérance de l'équité véritable. hildegarde2.jpgEt devant lui, au pied de la montagne, une figure pleine d'yeux se tient, qui, devant Dieu, en toute humilité, considère le royaume divin, et, fortifiée par la crainte du Seigneur, exerce sur les hommes avec la perspicacité d'une intention droite et juste, son zèle et son appui ; c'est pourquoi tu ne peux discerner en elle, à cause de la multitude de ses yeux, aucune forme humaine ; parce que, par l'acuité de son regard, elle déjoue à ce point tout oubli de la justice de Dieu, qu'éprouvent trop souvent les hommes dans l'hébétude de leur esprit, que l'inquisition des mortels, dans sa débilité, n'ébranle pas sa vigilance. Avant cette image, une autre figure d'enfant sombrement voilée, mais chaussée de blanc apparaît, parce que, précédés de la crainte du Seigneur, suivent les pauvres d'esprit ; car la crainte du Seigneur par le vœu d'humilité, possède pleinement la béatitude de la pauvreté de l'esprit, qui n'aime pas la jactance et l'exaltation du cœur  mais la simplicité et la modestie, ne s'attribuant rien à soi, mais à Dieu, dans l'abandon de la soumission en toutes ses œuvres ; (ce que signifie le peu d'éclat de sa tunique), pour suivre fidèlement les vestiges éclatants du fils de Dieu. Sur sa tête, une si grande clarté rayonne de celui qui est assis sur la montagne, que tu ne peux voir sa face ; parce que la sérénité de la visite de celui qui commande avec louange à toute créature, infuse une telle puissance et une telle force de béatitude, que tu ne peux en concevoir l'abondance dans tes mortelles et infirmes considérations ; car, celui qui possède toutes les richesses célestes se soumit humblement à la pauvreté. Mais que, de celui-là même qui est assis sur cette montagne, une multitude d'étincelles vivantes sortent, qui voltigent autour de ces mêmes images avec un charme infini, cela signifie que de la toute puissance de Dieu proviennent les diverses et fortes vertus, qui resplendissent dans la divine clarté, embrassent et flattent avec amour, (les entourant de leur aide et de leur protection), ceux qui craignent Dieu en vérité, et qui aiment fidèlement la pauvreté de l'esprit. Dans la même montagne, apparaissent de nombreuses lucarnes, à travers lesquelles se montrent comme des têtes d'hommes, les unes sans éclat, les autres rayonnantes de blancheur ; parce que, dans la suprême hauteur de la très profonde et très pénétrante connaissance de Dieu, ne peuvent être cachées les intentions des actes humains, qui démontrent souvent par eux-mêmes leur zèle ou leur tiédeur ; car les hommes que fatigue l'action et que lassent les désirs du cœur  tantôt s'endorment dans l'infamie, tantôt s'éveillent, revenus à eux-mêmes, pour leur honneur, comme en témoigne Salomon, lorsqu'il dit, selon ma volonté : La main molle aboutit à l'indigence, mais la main des forts prépare les richesses. Ce qui veut dire : que l'homme se rend pauvre et misérable, qui ne veut pas accomplir les œuvres de justice, effacer l'iniquité, remettre sa dette, et qui reste oisif dans les merveilles des œuvres de la béatitude. Mais celui qui accomplit les très puissantes œuvres du salut, courant dans la voie de la vérité, capte la source jaillissante de la gloire, et se prépare sur la terre et dans le ciel, les trésors les plus précieux. Et quiconque possède la science par le St-Esprit, et les ailes de la foi, ne transgresse pas mes avis, mais les reçoit avec amour pour en faire les délices de son âme."

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(merci PhiLoM...-)

15:39 25/08/2013 | Lien permanent | Tags : love, lis tes ratures, textes |  Facebook

24
aoû

Ouech ouech

I was entering into another dimension of existence. ‘I’ was not. Everything was totally dissolved into a flow of matter continuously moving. No time, no space. A feeling of color, but indescribable. Feeling of movement mainly. Awareness that I, the others, are only collections of clusters of molecules, which are all part of the same stream.
— Timothy Leary

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15:53 24/08/2013 | Lien permanent |  Facebook

16
aoû

Apkass sur SonaLitté - Silence

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Apkass/// une belle claque/// un sacré délic /// langue et subtil /// corps et vibration - entendez la Capsule No 50 en mp3 pendant laquelle
Apkass nous lit un texte intitulé Silence.

Natif de Kinshasa, Apkass n'a jamais oublié le visage de la ville de son enfance. En témoigne, sa démarche artistique imprégnée de souvenirs et d'un amour passionné pour celle qui l'a vu naître, l'Afrique. Il n'a de cesse de proposer un regard poétique et humain sur le monde et de suggérer un échange, une discussion autour des valeurs qui nous unissent. Sur scène, entre slam et hip-hop, Apkass mêle à des textes riches en images, une instrumentation éclectique empreinte de jazz, de la soul des années 70 et de sonorités africaines.

Les paroles de certains textes de ses morceaux sont disponible sur son site - par exemple, ça.

Cet enregistrement a été effectué à Saint-Malo par Milady Renoir et Christine Van Acker.

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10:25 16/08/2013 | Lien permanent | Tags : lis tes ratures, muse-hic |  Facebook

Rêveries nocturnes 11 (06/08/2013)

Rêveries nocturnes 11 (06/08/2013) p1010523-300x180

Rêveries Nocturnes "SPECIAL FEUILLETS DE CORDE…"
       
Rêveries nocturnes (Radio Panik) vous plonge dans les feuillets de cordes (revue de marché peu marchande):
http://www.traverse.be/feuillets-de-corde.php / Merci Yannick Gueuning , Eric PietteSylvie GiraultMilady Renoir, Lauren Hertzfeld pour cette émission spécial(e) « Feuillets de corde »…

09:17 16/08/2013 | Lien permanent | Tags : act-u, lis tes ratures |  Facebook

8
aoû

Gaga & Marina

AH Oui.

18:12 08/08/2013 | Lien permanent |  Facebook

"Je ne suis personne" (ou si peu)

" Je suis parvenu subitement, aujourd'hui, à une impression absurde et juste. Je me suis rendu compte, en un éclair, que je ne suis personne, absolument personne. Quand cet éclair a brillé, là où je croyais que se trouvait une ville s'étendait une plaine déserte; et la lumière sinistre qui m'a montré à moi-même ne m'a révélé nul ciel s'étendant au-dessus. On m'a volé le pouvoir d'être avant même que le monde fût. Si j'ai été contraint de me réincarner, ce fut sans moi-même, sans que je me sois, moi, réincarné.
Je suis les faubourgs d'une ville qui n'existe pas, le commentaire prolixe d'un livre que nul n'a jamais écrit. Je ne suis personne, personne. Je suis le personnage d'un roman qui reste à écrire, et je flotte, aérien, dispersé sans avoir été, parmi les rêves d'un être qui n'a pas su m'achever.

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Je pense, je pense sans cesse; mais ma pensée ne contient pas de raisonnements, mon émotion ne contient pas d'émotion. Je tombe sans fin, du fond de la trappe située tout là-haut, à travers l'espace infini, dans une chute qui ne suit aucune direction, infinie, multiple et vide. Mon âme est un maelström noir, vaste vertige tournoyant autour du vide, mouvement d0un océan infini, autour d'un trou dans du rien; et dans toutes ces eaux, qui sont un tournoiement bien plus que de l'eau, nagent toutes les images de ce que j'ai vu et entendu dans le monde -défilent des maisons, des visages, des livres, des caisses, des lambeaux de musique et des syllabes éparses, dans un tourbillon sinistre et sans fin.
Et moi, ce qui est réellement moi, je suis le centre de tout cela, un centre qui n'existe pas, si ce n'est par une géométrie de l'abîme; je suis ce rien autour duquel ce mouvement tournoie, sans autre but que de tournoyer, et sans exister par lui-même, sinon par la raison que tout cercle possède un centre. Moi, ce qui est réellement moi, je suis le puit sans parois, mais avec la viscosité des parois, le centre de tout avec du rien tout autour. [...]
Pouvoir savoir penser! Pouvoir savoir sentir!"

Fernando Pessoa, Je ne suis personne

Pour Fi-Low

17:59 08/08/2013 | Lien permanent | Tags : humoeurs |  Facebook